L'exposition au 109

Exposition au 109 : installation Les jardins cybernétiques de Donatien Aubert

Du 30 mars au 6 avril 2024, au 109


En partenariat avec Le Hublot, le festival ProPhilia présente pendant une semaine, du 30 mars au 6 avril 2024, un accrochage de l’installation Les jardins cybernétiques de Donatien Aubert.

Note d'intention de l'installation

 
Installation Jardins cybernétiques
Installation Jardins cybernétiques © Donatien Aubert
La modernité technoscientifique a bouleversé le rapport qu’entretient l’espèce humaine avec la vie et les milieux dans lesquels elle s’insère. L’installation Les jardins cybernétiques en dresse le panorama et les conséquences pour le développement des sociétés contemporaines.

Le projet donne à voir comment nos représentations mentales du vivant ont été transformées par la dissémination des technologies numériques dans l’environnement et comment celles-ci en retour, contribuent à le remodeler.

Les Jardins cybernétiques s’articulent autour d’un court-métrage en images de synthèse œuvrant à resituer ces enjeux historiques. Il est accompagné par plusieurs modules, soulignant le rôle croissant de l’informatique dans la régulation environnementale et ses imaginaires : des chrysalides de métal et de plexiglas, hébergeant des végétaux, diffusent des sons d’espaces naturels, perturbés en présence de visiteurs par une trame électronique ; une serre en forme de capsule spatiale retient d’autres plantes ; un panneau LED, baignant la salle d’exposition de tonalités bleues et vertes, diffuse des travellings filmés à la première personne dans des jardins instaurant chacun des rapports différents à l’espace et au vivant (jardins réguliers, anglo-chinois, modernes, postindustriels…) ; l’ensemble est accompagné par des modèles (imprimés en 3D ou rendus en images de synthèse) de végétaux disparus entre l’avènement de la révolution industrielle et le début du XXIe siècle. 

Biographie de l’artiste

 
Portrait Donation Aubert
Portrait Donation Aubert © Donatien Aubert

Donatien Aubert est artiste, chercheur et auteur. Diplômé avec les félicitations du jury de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, il a ensuite effectué des recherches en post-master au sein du Laboratoire de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (EnsadLab). Il a fait partie du programme Spatial Media, spécialisé dans la création d’expériences en réalité virtuelle et d’environnements 3D partagés. Il est également titulaire d’un diplôme de doctorat en littérature comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université. Sa thèse, écrite au sein du Labex OBVIL, traite de la réactualisation des arts de la mémoire (des techniques antiques de spatialisation des connaissances) dans le domaine des interactions être humain-machine.

Donatien Aubert réalise des œuvres hybrides : vidéos, installations interactives, expériences de réalité virtuelle, sculptures créées par conception et fabrication assistées par ordinateur. Elles équilibrent au service d’une mise en perspective épistémologique et historique des formes qui doivent autant à la culture classique de la curiosité (scientifique et lettrée) qu’à celle des technosciences contemporaines.

Donatien Aubert analyse depuis plusieurs années les transitions culturelles provoquées par les développements technologiques contemporains. Il s’est plus particulièrement intéressé au rôle qu’a joué la cybernétique dans la naissance des cultures numériques. Il a contextualisé son influence dans la transformation de la résolution des conflits (pendant la guerre froide et à l’époque contemporaine ; il a interrogé la représentation qu’elle a proposée du genre humain et de sa potentielle obsolescence ; il s’est attaché enfin à montrer son importance dans la refonte de l’écologie scientifique.

Donatien Aubert appuie ses recherches plastiques sur des traitements qu’ont renforcé les technologies numériques (générativité, interactivité, immersion), en mobilisant une grammaire visuelle capable de mettre en tension une esthétique baroque et romantique avec des influences plus minimales et industrielles.

 Il a été exposé au sein de plusieurs biennales (Némo, Chroniques, Elektra) et son travail a été présenté à l’international (Taipei, Kyoto, Esch-Belval, Bâle, Montréal, Goa). Il est lauréat de la commande photographique du CNAP « Image 3.0 » en 2020. Son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle à la Galerie Odile Ouizeman, à Paris, en 2021 et au 3 bis f, à Aix-en-Provence, en 2022 et 2023.

Il est publié aux Éditions Hermann (Vers une disparition programmatique d’Homo sapiens ?, 2017) et a participé à des ouvrages scientifiques, notamment L’art de la mémoire et les images mentales (2018), aux Éditions du Collège de France.